A cet artiste talentueux et inventif, à ce tisserand habile et innovant, on doit d’avoir donné un développement fulgurant et une modernité remarquable à un art et une tradition millénaire : celle de la tapisserie de Gafsa. Son atelier qui réunissait plus de cinquante femmes, à produit de magnifiques collections, des œuvres qui furent de véritables prouesses artistiques, transcendant, affinant, et dynamisant, sans jamais les renier, ces techniques quelques fois figées.
Des femmes de cet atelier, seule demeure Aïcha, l’héritière de ce savoir-faire, qui a réuni autour d’elle un panel d’une vingtaine d’artisanes, dernier bastion face à l’oubli.
Livrées à elles même, elles continuent fidèlement à reproduire les signes et symboles d’une iconographie venue de la nuit des temps, obéissant à des techniques et des chartes de couleurs immémoriales.